Aleksandr Avagyan
Aleksandr Avagyan (1990/Erevan) vit et travaille en région parisienne. Formé à l’Académie des Beaux-Arts d’Etat d’Erevan, Aleksandr part pour Marseille en 2012. Après un court passage par les Beaux-Arts, il poursuit ses études en Arts Plastiques à l’Université d’Aix-Marseille où il soutient son mémoire en 2017.
Dès 2014 Aleksandr s’intéresse aux notions de zone, de lieu et de paysage synthétique. Influencé par son expérience du Haut-Karabakh et des quartiers nord marseillais, ses paysages deviennent de plus en plus impersonnels et neutres – tendent vers l’abstrait. Également intéressé par les cartes politiques du monde, et notamment par les pays autoproclamés et non reconnus par la société internationale, Aleksandr essaie d’incarner par sa peinture des zones de résistances. Armé d’une palette extrêmement colorée et vive, ses travaux, aujourd’hui abstraits, quittent le périmètre classique du format pour se propager vers des formes plus surprenantes, parfois même tridimensionnelles qui ont de fortes attaches avec les lieux d’où ils parviennent. Les tâches de couleurs qu’il nomme « zones », parfois voisinent et cohabitent, mais aussi se heurtent et entrent en conflit entre elles. Grâce à l’introduction du volume, la peinture prend corps et se met en position pour soutenir un mur, caler une couverture ou marquer une frontière.
« Le travail d’Aleksandr Avagyan, s’il se nourrit bien sûr de tout l’héritage formaliste de la peinture dite abstraite, il en refuse le caractère sublime, idéale et déterritorialisé, par une interrogation de la nature politique et donc fragile, fragile parce que politique, du périmètre donné à l’intérieur duquel l’art est possible ».
Extrait du texte L’inquètude en peinture de Félix Giloux.
La Zone N 2, 2021. Acrylique sur papier Kraft d’emballage arrivé dans un colis Amazon.